« Tous les prix augmentent, sauf le prix du lait… depuis trente ans »
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Après la vague de froid, les beaux jours sont de retour et la nature change vite. C’est déjà l’heure de faire les premiers apports d’azote sur les céréales et les prairies de fauche. Je vais fractionner cet apport en deux fois pour me sécuriser, car je redoute que ce démarrage très précoce de l’herbe ne soit suivi d’un début de printemps froid et sec qui a fortement pénalisé les premières coupes depuis deux ans. Or, la qualité des ensilages se joue là, au printemps. C’est déterminant pour la marge de l’atelier, car j’en intègre jusqu’à 15 kg brut dans la ration des laitières, c’est-à-dire une économie de 1 kg de soja/VL/jour. L’impact économique est considérable, compte tenu du prix du correcteur. Bien que mes besoins en tourteaux soient couverts jusqu’en mai au prix de 350 €, cette situation m’inquiète, d’autant plus que le prix du concentré de production ou des coproduits reste très élevé. Comme nombre d’éleveurs, j’ai beaucoup travaillé pour mieux maîtriser mes coûts, mais aujourd’hui j’ai l’impression d’arriver au bout d’un système. Tous les prix augmentent – nos charges, mais aussi le prix des produits de consommation courante pour la famille – sauf le prix du lait payé aux producteurs… depuis trente ans ! Mon père vendait ses vaches de réforme plus cher que moi aujourd’hui. Je suis parfois désabusée, car j’ai l’impression que tout le monde gagne sa vie dans la filière sauf les producteurs, et il n’y a aucune perspective d’amélioration du prix du lait chez Sodiaal. Il ne faut pas s’étonner si le problème du renouvellement de génération se pose aujourd’hui.
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